Blackbox, Blackbox, Blackbox. A votre tour d'entrer. Face au cercle de lumière, ils ont été plus d'un millier à se révéler. A rire, à passer, à pleurer. A outrepasser l'instant fragile où l'on n'a plus rien à démontrer. Mais juste à vivre la possibilité de sa propre voix. La boîte ne juge pas. Elle sait. Que chacun est beau. Que chacun est légitime et ne fait que passer. Alors, qu'ils aient été banquiers, chômeurs, médecins, meurtriers, jeunes, vieux, riches ou pauvres, en désirs, en lutte, en faits, en mots, en vrai, en vain...

Dans ce refuge de l'intime, tous furent égaux en vie. 

Blackbox, temple païen, sacrée place to be. Ici, on se déshabille. Comme cette étudiante, petit oiseau qui s'essaye à la séduction pour mieux apprendre à s'envoler. Ce soldat, qui laisse couler dans l'éclair d'une larme tous les drames du feu que sa mémoire ne peut essuyer. Cette solitude qui trouve à qui parler. Cet artisan qui ne sait s'exprimer que de ses mains. Ce retraité qui tourne inlassablement dans le centre commercial en attendant une année encore que sa pension lui soit versée. Cette chanteuse qui hésite à rejoindre les étoiles. Cet enfant sourd qui attend son implant. Cet élu, qui un instant, je dirais enfin, peut cesser de sourire et dire quelque chose de lui, de son divorce, de cette fissure qu'il faut toujours cacher. Clic. Une image. Une vie. Des vies qui tressent le récit d'une ville tout entière. 

Ce projet a débuté comme un simple "apéro de quartier". Ouvert aux amis et aux amis d'amis. On n'a pas pu s'arrêter. Et on ne s'arrêtera plus. Parce que chaque portrait est aujourd'hui une connaissance qui nous a offert le privilège de son regard. Et que chaque absent de ces pages est un regret. Nous poursuivrons ce fil d'or où qu'il nous mène, ici, ailleurs, autrement; vers autant de rencontres reliées qu'il nous sera donné de faire. Parce que nous ne souhaitons vivre qu'à échelle humaine.

Dans un monde de choix préprogrammés, il faut apprendre à refuser. Refuser d'être réduits à la somme de nos choix marchands quand nous sommes et demeurons avant tout, qualité. Etres uniques. Histoires et itinéraires. Il est si simple de se parler au-delà de toute mise en avant de nos différences stylisées. Dans ce siècle de l'image contrôlée qui nous emprisonne plus qu'il ne nous ennoblit. C'est si naturel d'être différent. Et d'aller au devant de cette différence qui nous enseigne autant qu'elle multiplie les possibles. 

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Ce projet 'd'Humanophonie" est né à Nancy. En partant de son centre, il fait le récit de cette ville merveilleusement obsédée par la Place Stanislas. Un lieu de beauté pure qui invite à la rencontre. La preuve, tout le monde, tout le monde s'y donne rendez-vous. Nancy est une ville des Lumières. Au travers de cette narration en images saisies sur le vrai des rencontres au hasard et instants choisis, cette exposition vous invite à embrasser une vision directe et aimante d'une humanité tout entière. 

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Sébastien Di Silvestro