L'archipel des possibles
par Sébastien Di Silvestro
Texte & Photographie
Ouvrage sous la Direction de Sylvie Camet
Direction artistique Perrine Sarazain
En partenariat avec : la Maison des Sciences de l'Homme, le CNRS, l'Union Européenne, l'Université de Lorraine, The Conversation France, le Centre Prouvé
15,00 € - ISBN : 978 - 2 - 9558104 - 1 - 5
Permalien Bibliothèque Nationale de France :
L'ARCHIPEL DES POSSIBLES
Littérature
CHRISTIAN CHELEBOURG
Histoire des Sciences
MARTINA SCHIAVON
Linguistique
CHRISTOPHE BENZITOUN
Philologie
JEAN-SÉBASTIEN REY
Humanités numériques
SAMUEL NOWAKOSKI
Psychologie
CHRISTOPHE LUXEMBOURGER
Littérature
CÉDRIC MOULIS
Géographie
JEAN-PIERRE HUSSON
Archéologie
VALÉRIE SERDON-PROVOST
Littérature
Pierre Halen
Philosophie / Informatique
MANUEL REBUSCHI
MAXIME AMBLARD
Littérature
SYLVIE CAMET
Droit
FRANÇOIS LORMANT
Sociologie
JOËLLE KIVITS
Psychologie
ALAIN TROGNON
Langues, Littératures et Civilisations
MARIE-SOL ORTOLA
Linguistique
NEJMEDDINE KHALFALLAH
Sociologie
YAMINA BETTAHAR
Philosophie
GERARD HEINZMANN
Histoire
JEAN-CHRISTOPHE BLANCHARD
Histoire des Sciences
LAURENT ROLLET
Géographie
GRÉGORY HAMEZ
Sociologie / Économie
HERVÉ JORY
Philosophie / Épistémologie
PIERRE-EDOUARD BOUR
Droit
CHRISTOPHER POLLMAN
Littérature
CAROLE BISENIEUS-PENIN
Littérature
ANNE COUSSEAU
Psychologie
MARTINE BATT
Psychologie
PASCALINE K'DELANT
Psychologie
JÉRÔME DINET
Ethnologie
SOPHIE ARBORIO
Psychologie
ELISABETH SPITZ
Sciences de l'Éducation
ANTONIETTA SPECOGNA
Sciences de l'Art
SUZANNE MÜLLER
AURÉLIE MICHEL
Sociologie
VINCENT LHUILLIER
Chimie / Physico-Chimie
PIERRE MUTZENHARDT
Littérature
LAURENCE KOHN-PIREAUX
Sociologie
JEAN-LUC DESHAYES
Sociologie
ALISSIA GOUJU
Linguistique
EVA BUCHI
Linguistique / Informatique
Jean-Marie Pierrel
Psychologie
JORIS MATHIEU
Sciences du Langage
SYLVIE GRAND'EURY-BURON
Psychologie
ORIANE PASTOR
Ethnologie
DÉBORAH KESSLER-BILTHAUER
Présentation de l'auteur
C’est le monde des hommes. En pensées, en croyances, en fait, en échanges, en luttes, en prospectives. De Poincaré à Steve Jobs. De la bible aux environnements numériques. Des versions de l’histoire heurtées par les jeux de pouvoir, aux contraintes vitales du présent, aux choix qui façonneront l’avenir, l’homme a été, est et sera toujours une pensée qui se pense.
De la logique grecque à l’intelligence artificielle, laissez-vous prendre dans les courants de la pensée contemporaine en sciences humaines et sociales, vers des horizons nouveaux, des visions décloisonnées. Ouvrez ce vaste carnet d’hypothèses et de connaissances actuelles, racontées, expliquées avec simplicité. Et il vous surprendra. Prêts ?
La bible n’existerait pas. L’histoire de France n’existerait pas. L’orthographe serait une survivance des privilèges de l’Ancien Régime. Découvrez d’autres conceptions des frontières en l’an mil, des batailles entre esprits des lumières et auteurs contre-révolutionnaires. Voyez, comment le temps conventionnel et le déploiement de l’horloge suivent l’évolution du réseau de chemins de fer, comment les explorations de scientifiques militaires du 19e siècle conduisent de l’industrialisation à la conquête spatiale. De la balle de révolver aux étoiles. Suivez les progrès de la santé, où comment vivre avec un cancer, les résiliences d’Alzheimer, les solutions pionnières dans la lutte contre l’obésité. Et retrouvez l’esprit de finesse des conversations mondaines du 17e siècle… Mais aussi comment l’héritage du romantisme détermine l’économie du secteur de l’édition contemporaine, une histoire critique de Wikipédia, une autre du logiciel libre…
Plongez-vous dans les archives, aux côtés des chercheur. e. s, pour exhumer un auteur essentiel oublié, une idée mathématique rejetée en son temps qui devient le maillon d’une avancée du présent. Du colonialisme à Walt Disney. De la compression du temps de tous à l’accumulation des richesses par une poignée. Des mille et une nuits à la représentation de la famille dans Batman, ce livre foisonnant vous invite aussi à comprendre comment l’étude des fictions littéraires constitue unedes sources les plus pures permettant de pénétrer l’esprit et les mécanismes d’une époque. Une époque marquée par un profond ressentiment de la jeunesse envers les générations précédentes du fait de l’état d’épuisement des ressources de la terre et le temps sacrifié du fils par le père. Tandis que la science avance sur les solutions : circuits courts, redéploiement des connaissances, redéfinitiondes pouvoirs, humanités numériques… Chacune de ces recherches incarne une précieuse manière de voir, une articulation différente, des propositions dont on ne peut faire l’économie. Comme des semences ou des brins d’ADN. Qui contiennent un peu de l’âme et de la main du chercheur qui les cultive.
Cet ouvrage est avant tout le leur. Ils sont professeur.e.s de philosophie, littérature, linguistique, sociologie, logique, histoire, droit, ethnologie, géographie, sémiologie, psychologie, archéologie, musicologie, ergonomie, ethnolinguistique, arts plastiques, informatique, automatique… Au sein de leur discipline, ils sont le ou l’un des représentants uniques d’une thématique à laquelle ils vouent leur vie entière. Dans une aspiration généreuse au bien commun et à l’universel. Chacun d’eux est comme une île, un écosystème de connaissances fantastiques. Un peu solitaire. Parfois difficile d’accès ou à relier. Cependant, ils contribuent à penser et à dessiner le monde au quotidien. Au coin de la rue, comme au plus lointain. Tel géographe qui détermine notre qualité de vie par ses choix de construction urbaine. Tel informaticien qui place sur écrans, vos centres d’intérêts, juste là, sous vos doigts. Les chercheurs sont dans la société qu’ils contribuent à façonner et à éclairer. Par l’enseignement, ils forment les générations futures au sein d’une université qui demeure l’un des derniers espaces de liberté. Un temple des savoirs où les connaissances refusent d’être orientées ou travesties. Parce qu’elle est le conservatoire de l’intégralité et de l’intégrité des points de vue. Il s’y mène des batailles de paradigmes, des controverses salutaires qui traduisent la vigueur de ces légitimités et leur désir de rayonnement. Parce que chaque savoir est un bien en soi.
La Maison des Sciences de l’Homme se situe au coeur de cet archipel, en offrant, aux chercheur. e. s et aux disciplines, un lieu de croisements où les savoirs se frottent et se complètent jusqu’à l’étincelle. En soutenant des projets interdisciplinaires, elle participe au décloisonnement des matières et aux avancées en phase avec la demande sociale et les possibles de l’ère numérique. Mais c’est avant tout une maison où se retrouvent ces solitudes chercheuses, ces hommes en quête. Une maison qui donne à voir une tout autre image de la recherche qui se passe de blouse blanche. Idéologiquement, l’époque tout entière appartient aux « sciences dures ». Et les sciences humaines et sociales ont perdu de leur magistère originel aux yeux d’un public fasciné par les explications simplifiées, mécanistes et purement applicatives du monde technico-marchand. Pourtant, cette ère des automatismes de la non-pensée, qui accepte chaque jour comme une donnée factuelle la croyance des cours de la bourse en hausse, en baisse, en doute, sans qu’ils quantifient plus rien de tangible, appelle un recours au sens porté par les sciences humaines. Agent de liaison entre « sciences dures » et « sciences subtiles », la MSH porte aussi les graines de méthodes génétiquement adaptées aux enjeux contemporains. Quand les mécaniques du désastre s’alimentent de prophéties auto-réalisatrices fermées, les sciences de l’Homme découvrent les voies ouvertes. Car penser le monde c’est pouvoir le choisir.
Sébastien Di Silvestro
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